Sali à Séoul

Sali à Séoul

Je voulais partir, quitter la France, vivre ailleurs, offrir une expérience inoubliable à mes enfants, changer de vie…

Les questionnements rationnels tels que « part-on ? » et « où va-t-on ? » n’ont pas eu lieu : Il m’était devenu urgent de quitter la France que je ne supportais plus et mon (futur) mari acceptait de nous suivre, mes enfants et moi, (presque) n’importe où. Cadre moyen dans une multinationale, j’avais part de mon envie de bouger à mon manager lors d’une discussion et 3 jours plus tard ( ! ) nous acceptions la première proposition que j’ai accueillie comme une aubaine : Séoul – Corée du Sud.

Les choses se sont faites si facilement que nous n’avons pas douté une seule fois. Nous avons dû nous marier à toute vitesse (ce qui n’était pas vraiment notre plan de départ) pour obtenir le visa famille et 3 mois plus tard nous emménagions au bout du monde, dans un pays où nous n’avions jamais mis les pieds et que j’aurais à peine pu situer sur une carte, avec une culture inconnue, une langue imprononçable et un alphabet indéchiffrable. J’avais 42 ans, mes fils 13 et 16 ans. Et mon partenaire de vie et d’aventure, lui, s’est retrouvé dans la position « femme d’expatrié » !

La véritable installation a duré au moins 2 mois : trouver un appartement, faire les inscriptions à l’école, et toutes les démarches administratives du visa définitif aux abonnements téléphoniques en passant par l’ouverture d’un compte bancaire et… ma prise de poste. Je pense que tout cela est un peu comme un accouchement, avec le temps vous oubliez la douleur et vous ne conservez que les bons moments. Pourtant, je crois me souvenir que cela n’a pas été simple du principal fait de la langue et des règles très différentes de la France, rien n’est intuitif !

Nous avons également eu à faire des choix, qui se sont finalement imposés très naturellement, tels que rester loin de la communauté française, ne pas scolariser mes ados au lycée français. Nous avons assumé l’isolement, plus ou moins selon les périodes, mais je suis persuadée aujourd’hui que ce furent les bons. Nous avons en 2 ans presque trouvé notre équilibre, bien que notre vie sociale soit assez décousue.

Nos vacances aussi ont changé. Je n’ai que 4 semaines par an, cependant Le Japon et la Chine sont accessibles pour un week-end en famille, la Mongolie, Taiwan, pour un week-end prolongé, l’Asie du Sud-Est pour une petite semaine. Et puis je me sens en vacances tous les week-ends. Nous passons notre temps dehors à visiter ou flâner. Séoul est un terrain de découverte sans fin. Je n’avais pas cette soif de découvrir à Paris qu’il me semblait connaitre par cœur. Je me suis sentie renaître, redevenir curieuse, insatiable même !

La vie demande des ajustements constants, peut-être plus importants lors d’une expatriation, mais aussi très différents de ceux que nous aurions eu à faire en France. Les priorités changent : découvrir et s’intégrer plutôt que faire les courses, entretenir la maison, visiter la famille et les amis …L’unité familiale devient la priorité, on s’épargne, on se pardonne plus facilement, on se juge moins, on se soutient et on s’admire mutuellement. Des petits riens deviennent de grands plaisirs : manger une bonne baguette, dégoter une entrecôte, voir un film français. Des petits pas deviennent de grandes victoires : apprendre à lire, être capable de commander son repas en sachant à peu près ce qu’on aura dans l’assiette, utiliser une application en coréen. Tout est relativisé et les progrès individuels deviennent un succès de groupe. Un pour tous, tous pour un !

Enfin, les liens se renforcent, nous avons développé une vraie connivence, nous avons des blagues que nous seuls pouvons comprendre, nous avons désormais des références communes et uniques qui contrebalancent en partie le décalage générationnel. Ma relation avec mes enfants s’est trouvée grandie et renforcée, je crois que cette expérience a adouci 2 ans d’adolescence.

Mes fils ont maintenant 15 et 18 ans, l’aîné va retourner en France pour ses études, un nouvel équilibre va être à inventer. Je pense qu’ils mesureront le bénéfice de ce qu’ils ont vécu bien plus tard. Ils ne réalisent pas encore à quel point ces deux années sont exceptionnelles. Je pense que mon mari a été le plus courageux de nous tous dans cette aventure pour nous avoir suivis à des milliers de kilomètres loin de ses propres enfants – il a su cependant en tirer profit puisqu’il est en train de développer une start-up.

En ce qui me concerne, la vie et l’adaptation au travail n’ont vraiment pas été faciles, mais je suis heureuse de ce que j’ai accompli, d’avoir traversé ces remises en question, d’être allée jusqu’au bout de mon rêve et de voir mes efforts, parfois même mes souffrances, récompensés. Jamais je ne regretterai cette « folie ». J’espérais en revanche que mon désamour pour mon pays se soignerait par la prise de distance, mais non je n’envisage toujours pas de rentrer en France.

Mon expérience est loin d’être universelle. Beaucoup d’expatriés de mon âge acceptent une opportunité de carrière qui devient alors une opportunité d’expatriation. Dans mon cas, mon travail a été le moyen de concrétiser un projet familial, sans aucun plan de carrière.

Si je devais partager quelques réflexions personnelles, avec le recul (liste non-exhaustive) :

  • Partir est simple si on le désire vraiment, ce n’est pas une question de chance
  • A trop réfléchir, on ne le fait jamais
  • Qu’a-t-on à perdre à essayer ? En y réfléchissant bien : pas grand-chose
  • Vous n’imaginerez jamais ce qu’est l’expatriation sans l’avoir vécu
  • Et personne ne comprendra jamais vraiment ce que vous vivez/avez vécu quoi que vous racontiez/partagez

 

Qu’attendez-vous ?

 

SALI A SEOUL

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